Certains sceptiques hypocrites continuent de prétendre que l’ostéopathie n’est que du placebo.

Mais il serait tout aussi hypocrite de ne pas accepter que le placebo ait une part très importante dans l’efficacité thérapeutique de l’ostéopathie.

Ce placebo se mêle à nos biais cognitifs pour donner l’illusion d’une efficacité ostéopathique au patient et au thérapeute. Bien comprendre les mécanismes du placebo et comprendre en profondeur nos biais cognitifs nous permet d’être plus objectif envers notre approche thérapeutique. Il devient alors plus facile de savoir ce qui fonctionne réellement de ce qui relève de la « fantaisie thérapeutique« . On peut alors se donner les moyens d’améliorer son efficacité thérapeutique et réfléchir à 2 fois avant de dépenser son argent dans des formations continues chères et « fantaisistes ».

Le terme « fantaisie thérapeutique » désigne tout le mambo jambo qui gravite autour de certaines approches thérapeutiques. Toutes les thérapies en ont dans une proportion plus ou moins grande. Il s’agit de techniques ou d’explications qui ne sont pas scientifiquement démontrés et/ou qui non pas plus d’efficacité qu’un placebo similaire.

L’effet placebo est utile, et il faut impérativement s’en faire un allié thérapeutique contrairement à l’approche allopathique classique qui y voit souvent un adversaire contre lequel il faut mieux faire. De plus l’effet placebo étant un effet psychologique, il influence fortement le soma via des réflexes psycho-somatiques, l’une des expressions est l’effet idéo-moteur. Ignorer cette dimension du traitement peut saborder majestueusement l’efficacité thérapeutique de l’ostéopathe.

Ostéopathie-64 a déjà couvert plusieurs sujet sur le placebo. Il a notamment été conclu que l’effet nocebo était susceptible de pouvoir tuer ( voir article sur l’effet placebo), qu’une thérapie placebo était susceptible de pouvoir soigner là où une thérapie conventionnelle ne le pouvait pas (voir article effet placebo dans les thérapies alternatives) remettant en cause l’inutilité du charlatan… L’article qui suit est une sorte de remodelage de l’article effet placebo en ostéopathie en essayant de se focaliser sur les différences entre un placebo sain et une approche charlatanesque.

 

Placebo ou mambo jambo ?

Le placebo est l’effet psychologique du traitement qui influe de manière positive sur l’efficacité thérapeutique. Le thérapeute a donc tout intérêt à booster les effets psychologiques positifs de ses traitements pour en augmenter « l’efficacité ». Le placebo influe par l’effet des suggestions. Ces suggestions peuvent être visuelles, auditives, olfactives/gustatives, et proprioceptives. On pourra distinguer 2 types extrêmes de thérapeutes utilisant le placebo:

  1. Ceux qui pratiquent de manière charlatanesque : Ils utilisent des thérapies  « Mambo Jambo » qui n’ont pas d’effets autres que placebo. De plus ils développent une croyance envers leur approche fantaisiste sous le couvert d’explications pseudo-scientifiques.
  2. Ceux  qui utilisent des techniques de suggestion durant le traitement (en plus de leur approche réaliste) et qui le font sciemment: Ils utilisent l’effet placebo ou la suggestion à leur avantage. Ce placebo est sain et potentiellement plus puissant que du mambo jambo car il peut plus s’adapter aux besoins/croyances du patient. Alors qu’utiliser un mambo jambo qui demande certaines croyances peut rentrer en conflit avec celles du patient et cela a de fortes chances de créer un effet nocebo. De plus on pourra y cumuler (dans une certaine mesure) l’effet dû à l’efficacité réelle de la thérapeutique.

Entre ces 2 extrêmes thérapeutiques il existe un nombre important  de tons de gris, vous l’imaginez entre ceux qui:

-pratiquent un peu de manière charlatanesque et réaliste
-pratiquent de manière réaliste mais avec des explications fantaisistes
-croient pratiquer de manière réaliste, mais qui sont victimes de leurs biais cognitifs
-pratiquent de manière réaliste mais qui n’utilisent pas bien le placebo jusqu’à provoquer des effets nocebo!
-…

Une remise en question nécessaire pour tout thérapeute qui se respecte

Questionner son approche ostéopathique (ou thérapeutique), bien que fascinant, remet énormément en question les croyances que nous avons en nos propres capacités thérapeutiques. La dégringolade devient alors assez violente pour son amour-propre car à un moment la question qui foudroie se doit d’être posée :

« Mon approche thérapeutique est-elle plus efficace qu’une approche placebo similaire ?« 

« Est-il possible que je sois un Charlatan ? »

Lorsque le doute s’installe (ce qui n’est vraiment pas agréable comme sensation), vous êtes sur le bon chemin de l’objectivité thérapeutique. En effet vous vous permettez dorénavant de douter profondément de vous-même et par conséquent vous vous permettez d‘être objectif vis à vis de votre capacité thérapeutique dans le cas où vous seriez réellement inefficace.

Il est évident qu’une telle remise en question altère fortement l’image d’une ostéopathie magique, universelle et transcendantale que l’on imaginait. Une image naïve de l’ostéopathie qui rejoint le monde des licornes, des chevaux ailés, et de Harry Potter…


Pour arriver à savoir si son approche est plus efficace qu’un simple placebo, il faut tout d’abord comprendre ce qu’est le placebo, quelles sont ses subtilités, ses mécanismes et quel est son potentiel d’action. Ensuite on pourra faire des recoupements avec certaines « thérapies » où on distinguera les mêmes mécanismes, les mêmes subtilités et le même domaine d’application… L’implication du fait que le placebo soit fortement à l’oeuvre est alors à envisager.

Quelle est la vraie part de

placebo et/ou de mambo jumbo

dans nos thérapies ?

Admettons le, de nombreuses approches thérapeutiques ne font pas  mieux (ou pas beaucoup mieux) que du placebo. Et nombreuses sont ces approches, méthodes, ou protocoles, qui s’invitent en Ostéopathie.
L’Ostéopathie a déjà du mal à prouver de manière concluante qu’elle a une influence positive importante sur la mécanique corporelle à cause de la richesse de ses techniques de diagnostics et de techniques musculo-squelettiques, viscérales, neurales, vasculaires et fasciales. Que se passe-t-il alors quand l’ostéopathe y combine une approche qui est encore moins prouvée et qui peut se révéler être du mambo jambo ?
N’augmente-il pas les chances d’avoir une approche charlatanesque ?
Nous ne souhaitons certainement pas cela. Alors quelles sont ces thérapies ou approches abracadabrantes ???

Osons poser la question !

Osons émettre des noms de suspects !

Osons les mettre à l’épreuve !

L’approche allopathique ? pour certains médicaments et certains actes oui.

La kinésithérapie ? oui certains protocoles et certaines machines le sont.

L’ostéopathie ? évidemment certaines techniques, méthodes de diagnostic ou explications.

Qu’en est-il de :

la kinésiologie, l’aromathérapie, le magnétisme, l’iridologie, la micro-kiné, la méthode mézières, la lecture d’aura, le pendule,le reiki, la réflexologie, l’acupuncture, le traitement par aimants, l’herboristerie, le chamanisme, la naturopathie, la micro-nutrition, le power balance, Fleurs de Bach, la biokynergie, l’homéopathie, le vaudou, les prières, la réincarnation, la psycho-généalogie, la ‘crystal therapy‘(…) ?

Dans chacune de ces « thérapies » où est la part d’efficacité réelle (en dehors de l’effet placebo) et où est la part de placebo ? Où sont les explications fumeuses ? Quels sont leur potentiel d’efficacité placebo et/ou réaliste ?

Le thérapeute désirant pratiquer certaines de ces approches se doit de douter de leur efficacité « pseudo-réelle » magnéto-énergétiquo-astrologico-alphabético thérapeutique… Un minimum de décence du thérapeute vis à vis de ses patients (et de lui-même) voudrait qu’il soit objectif et questionne leur utilisation. Si cette thérapie n’est pas plus efficace que du placebo, le cas de conscience se pose alors: « Dois-je continuer à offrir ce service ? » « Puis-je continuer à mentir à mes patients même pour leur bien ? » »Est-ce que je peux m’autoriser à implanter de fausses croyances en mes patients pour mon enrichissement financier personnel ? » »Quel est mon point de vue sur le charlatanisme ? »

Il y a ça d’étrange avec le placebo, c’est que ni les thérapeutes ni les patients ne veulent reconnaître en être la « victime »… Pourtant ‘ON’ lui attribuerait une efficacité de près de 30% pour certains troubles. Il ne serait pas étonnant si sa part d’efficacité ne se rapprocherait pas de 40-50% dans le domaine des dysfonctions somatico-viscérales et même peut-être plus… (si cela veut dire quelque chose :))

Le danger de la croyance du thérapeute en son mambo jumbo ostéopathique

Certains mambo-jambo thérapeutes redoutent n’offrir qu’une simple approche placebo, ou utiliser dans leur traitement certaines techniques fantaisistes. Afin de se déculpabiliser ils se disent « Et alors où est le mal ? ça aide le patient même si ça n’est que du placebo ! » Un peu trop facile comme échappatoire…


Si ces thérapeutes ne remettent pas en question leur approche, il y a risque qu’ils plongent et nagent dans leur croyance potentiellement fausse. Comment peuvent-ils faire les choix qui vont les faire tendre vers une meilleure pratique ?

Mais d’autres problèmes surgissent:

-Lorsqu’un thérapeute a recours au charlatanisme alors il risque d’implanter une croyance potentiellement fausse chez le patient. Il l’infecterait alors d’un virus mental qui viendrait perturber sa rationalité. Par la contagion de cette croyance, il participe ainsi à la régression du niveau intellectuel de l’humanité. Et risque de voir décrire son approche comme sectaire.

-De plus cela encourage le thérapeute à s’éloigner fortement d’un diagnostic d’origine pathologique sous-jacente de la douleur, car il privilégie alors ‘palper les couches énergétiques du corps astral’, à ‘tester des réflexes avec son marteau ou de prendre la tension artérielle’.

Autant il est difficile de se rendre compte des conséquences de l’infection mentale d’une croyance erronée, mais par contre les conséquences d’une pathologie sous-jacente ignorée met potentiellement la vie du patient en danger (retard dans le diagnostic).

Par exemple : Un thérapeute croyant à la réincarnation peut trouver à l’explication d’un mal abdominal/dorso-lombaire le fait que dans une vie antérieure le patient fût victime d’un coup de fourche dans l’abdomen alors qu’en fait il souffre d’un calcul rénal…

  • Imaginons que le calcul passe et que le patient n’ait plus mal. Ce que racontait le thérapeute était certainement vrai: « le traitement qu’il m’a fait a fonctionné, la réincarnation existe! » Conclusion enthousiaste hâtive et biaisée du patient.
  • Et si le calcul ne passe pas et qu’il est découvert par des examens complémentaires : Le thérapeute sous l’influence de sa croyance de réincarnation se dira que le patient à bien somatiser ce trauma d’une vie passée à tel point qu’il en a eu un calcul. Douteux comme raisonnement vous en conviendrez, en tout cas cela peut soulager efficacement la petite conscience  de notre thérapeute de toute erreur de diagnostic et de se faire reconnaître par certain comme prodigieux pour son raisonnement.

Comment utiliser le placebo sans avoir recours au Mambo Jumbo ?

Le placebo c’est de la suggestion avant tout. Les thérapies mères ou maîtresses de la suggestions sont l’hypnose, la PNL et la sophrologie. Bien comprendre ces thérapies permet de comprendre le mécanisme du placebo de nombreuses thérapies mambo-jumbo. Quelque part l’hypnose et la PNL sont des thérapies placebo, mais des thérapies placebo saines car elles ne mentent pas au patient sur leur explication : Elles utilisent la représentation imaginaire de la réalité du patient pour traiter tel ou tel trouble.

Une partie de l’efficacité du placebo et du mambo jambo réside dans le fait que le patient est conditionné par l’environnement du traitement lui-même, à répondre positivement à vos suggestions (« répondez à mes questions, asseyez-vous, déshabillez-vous, résistez, détendez-vous… »). C’est un des pré-réquisites en hypnose pour doucement amené le patient dans un état de plus en plus suggestible. Cet état de suggestibilité accrue, diminue ses capacités à être critique par rapport à ce qu’on lui suggère et part plus facilement dans son imaginaire.  Les suggestions données vont tordre la réalité imaginaire du patient. Le verre à moitié vide devient à moitié plein et continue d’ailleurs de se remplir.

Par la suite seront utilisés différents outils pour travailler cet imaginaire (verbaux, visuels, olfactifs, proprioceptifs…) cela modifie le recours à l’utilisation de certains processus cérébraux afin de modifier la réaction face à certaines stimulations (en cassant des réflexes de pavlov par ex)

Voici un exemple de différence entre 2 thérapeutes utilisant une imposition des mains sur une vieille blessure de genou qui continue d’être gênante après des années alors que l’atteinte musculo-squelettique est très modérée. Le patient a développé au fur et à mesure une croyance d’incurabilité vis à vis de ses symptômes car il s’est créé un « effet-idéohypersensitif ». L’utilisation d’effet placebo est recommandé car il agirait sur cette croyance en la « levant/en l’exorcisant« . Nous allons utiliser l’exemple de l’imposition des mains ou magnétisme ou reiki comme type d’approche et un thérapeute qui impose sa main en utilisant du placebo sain. Peut-être que le magnétisme est « réellement » efficace comme thérapie, peut-être… là n’est pas le sujet du débat dans son utilisation comme exemple:

Le magnétiseur:

« Vous avez un trou énergétique dans la 3ème couche de votre champs aurique. Avec mon énergie intersidérale quantique je vais le boucher et le remplir, vous ressentez cette énergie ? Une sensation de  chaleur ou de picotement peut-être ? Voilà ça se cicatrise et ça se rééquilibre (en respirant fortement). Maintenant on va lisser ses couches énergétiques afin de rééquilibrer votre aura (le thérapeute pousse un petit cri continu et strident ‘kniiiiiiiiiiiiiiiiiiiii’ tout en faisant glisser ses mains 10cm au dessus du genou exactement 7 fois. » À la fin le thérapeute secoue vigoureusement ses mains pour donner l’impression de chasser des impuretés énergétiques (ou vraiment le faire ?).

Le thérapeute utilisant un ‘placebo sain’: ( à lire PNL comment doper le placebo)

_Th : « Nous allons travailler sur la relation imaginaire que vous avez avec votre douleur chronique. Fermez les yeux et concentrez-vous sur le contact de ma main sur votre genou. Essayez de recréer ce ressenti de douleur, comment le décriveriez-vous ? (pour un patient ‘visuel’) essayer de donner une forme, une couleur, une texture peut-être ? à cette gêne (en utilisant une sensation synesthésique comme dérivation, on va essayer de modifier le ressenti du genou atteint en sortant du cercle vicieux auto-suggestif). Comment décriveriez-vous le genou sain ? (Le but de l’exercice va être de modifier la perception visuelle du genou atteint pour tendre vers celle du genou sain). Que pouvez faire pour modifier la forme de cette gêne ? Vous êtes dans votre imaginaire, il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez faire (faire fondre, modeler, écraser, extirper, injecter un liquide ultra-visqueux, endormir, paralyser,anaesthésier…) Faisons de même avec la couleur… Quels sont les implications dans votre vie de cette gêne de genou ? imaginez qu’elles disparaissent, vous zoomer en arrière , toutes les limitations de votre genou s’effiloche, Vous vous voyez réussir  à faire des activités qu’auparavant  vous n’arriviez pas à faire …
Cette description donne juste une idée grossière du travail que l’on peut effectuer sur l’imaginaire du patient vis à vis de sa douleur avec des techniques et suggestions hypnotiques, ou de PNL.

Vous en conviendrez il existe certaines similarités mais aussi certaines différences. Alors qu’avec le premier exemple on nage en pleine croyance (vrai ou fausse ?) dans le second exemple on sollicite simplement l’imaginaire du patient.

Jusqu’où va le pouvoir de suggestion ?

Par le biais de la suggestion il est possible de créer des hallucinations visuelles, temporelles, auditives, olfactives, proprioceptives. Il est possible par l’hypnose de vous faire voir un génie qui sort d’une bouteille, ou de rendre quelqu’un ou un objet « invisible ». Ou encore de rendre un membre ou tout le corps paralysé. Il est possible de modifier le ressenti d’une douleur ou de rendre une partie du corps insensible. Il existe aussi des scriptes d’hypnose pour les verrues, ou les brûlures…

La kinésiologie et la cristal therapy fortement influençable par la suggestion ?

L’un des plus grands maîtres actuels dans le domaine de la suggestion est incontestablement Derren Brown. Derren Brown est un illusioniste anglais qui depuis près de 10 ans réalise des tours extraordinaires grâce à la suggestion et à l’hypnose. il s’intéresse aussi  à explorer le rôle de la suggestions dans les thérapies alternatives. Voici dans 2 extraits vidéos (en anglais) où  il démontre comment la suggestion de la « cristal therapy » peut avoir un effet sur notre force musculaire.

Si ce test de force musculaire est si facilement biaisable par la suggestion, que faut-il penser de toutes les thérapies qui utilisent ce genre de testing pour leur diagnostic ?

Vous en conviendrez, ce genre d’expérience soulève des questions intéressantes dans le domaine de la kinésiologie qui est une approche de diagnostic et de traitement qui teste votre force musculaire pour évaluer (entre autres) les perturbations électro-magnétiques d’un allergène sur votre corps.

De même que penser lorsqu’en posturologie, on vous fait mordre dans un baton pour « rééquilibrer » la machoire et on teste ensuite votre force musculaire d’une manière similaire pour savoir si cette ‘correction’ à un impact positif sur votre santé physique.

Mettons-nous en situation:

Imaginez-vous devant un « Docteur » debout ne sachant pas dans quelle posture vous mettre (détendu? prêt ? agressif ?dominant? bien dans ses baskets ?). Il vous explique que vous êtes de traviole surtout au niveau de la mâchoire « une grosse asymétrie quand on vous regarde bien ». Une cascade de questions déferle en chaîne dans votre cerveau. Imaginez tout ce que cette simple affirmation, probable vérité implique sur la vision que vous aviez de vous ? J’ai donc une sale gueule ?Personne ne me l’a dit avant… C’est que ce doit être vrai, ils n’osaient pas me le dire? Je doute, qu’est ce que… _Dr : »Maintenant essayez de résister » (Essayer en terme suggestif implique le fait de ne pas y arriver) Pas de force dans le bras, vous avez bien suivi la suggestion, le Dr vous encourage dans ce qu’il vient de se passer: « vous voyez il y a bien un problème avec la mâchoire ». On reteste maintenant avec une cale. _ Dr: « Vous allez voir ça va changer les choses ». « Vous résistez à ma pression ». (Inconsciemment vous voulez valider la thèse du Dr sinon cela créerait une situation psychologique délicate/gênante. Vous n’êtes pas dans un rôle dominant dans cette situation, vous cédez à la suggestion du Doc. Votre problème de posture vient bien de votre machoire)

Vous aussi ça vous rappelle le bracelet Power Balance et ses tests d’équilibres critiquables?

Difficile de ne pas s’imaginer que le placebo soit fortement à l’oeuvre.

La poupée voodoo une influence par la suggestion ?

Sur cet extrait le voici faire la même chose sur une « victime » à l’aide d’une poupée voodoo. Il paralyse sa victime et la rend incapable de parler par la seule suggestion de l’utilisation de la poupée. C’est tellement impressionnant que l’on veut croire que la personne est de mèche. Pourtant depuis 10 ans que Derren Brown fait ces shows pas une seule personne n’est venue vers la presse pour dire qu’on l’avait payée ou soudoyée.

Évidemment ce n’est pas parce qu’on arrive à un résultat par la PNL ou l’hypnose qu’une thérapie qui offre le même résultat est une thérapie placebo, mais en tout cas cela montre à quel point cet effet de suggestion est puissant et devrait alors pousser la thérapie que l’on pratique à faire au moins aussi bien que par ces « sciences du placebo« . Cet effet placebo donne une efficacité dont on a l’illusion qu’elle provient du traitement.

Conclusion

À cause de l’effet idéomoteur il est essentiel d’avoir un bon rapport avec le patient. Si le patient n’a pas confiance ou ne croit pas à l’approche du thérapeute il risque de créer un effet idéomoteur « braquant » sa tonicité musculaire. Il ne se relâchera pas, ce qui va exactement aux antipodes de ce que l’on recherche comme effet en ostéopathie.

La compréhension du placebo de nos thérapies est importante afin de nous aider dans notre objectivité thérapeutique. Avoir le courage de s’avouer charlatan relève d’une franchise exemplaire. Même si l’approche charlatanesque est reprochable par sa croyance sectaire, elle permettrait tout de même de traiter là où une autre thérapie conventionnelle ne le peut pas (lire article sur effet placebo dans les thérapies alternatives).

Que l’État participe à la recherche dans ces thérapies alternatives, peut s’avérer très enrichissant pour l’avenir du choix thérapeutique et aussi cela permettrait d’officialiser ce qui marche de ce qui est véritablement du mambo jambo. Ce procédé passe notamment par une recherche en milieu hospitalier pour les plus sérieuses des prétendantes. Aussi est-il choquant de savoir qu’un lobby kinésithérapeutique est derrière l’élimination de la présence d’ostéopathes exclusifs en milieu hospitalier voir ici et icilorsque les résultats sont encourageants…

La médecine allopathique est bien évidemment sur la défensive, car perte de marché, car perte d’autorité, car elle perd un créneau celui du placebo (qu’elle a trop longtemps dénigré), et perte de reconnaissance du fait qu’elle n’incarne plus la « sagesse thérapeutique » qu’elle voudrait représenter, rappelez-vous les différents scandales: médiator, vioxx, AINS (1500 décès/an), sang contaminé, vaccination contre la grippe excessive, les anti-dépresseurs qui vous poussent au suicide, les excès de radiations, d’opérations chirurgicales, infections post hospitalisation, etc etc…

Dans un prochain article nous étudierons une autre partie de cette illusion d’efficacité en ostéopathie en se penchant notamment sur les biais cognitifs du patient et du thérapeute.