L’influence d’un vocabulaire sur notre conception du monde


Si un concept n’a pas vraiment de mot de vocabulaire associé, alors c’est tout un sujet ou une subtilité qui n’est pas vraiment connu, développé, différencié ou interrogé. Si ça l’était, alors nos chers académiciens nous auraient déjà trouvé un mot spécifique pour décrire ce concept.

Si cette subtilité n’est pas nommé, il devient alors difficile d’en parler et sa compréhension devient hasardeuse car elle n’est pas bien définie.

La tribu « Himba » et leur conception de la couleur

Une tribu de Namibie, les Himbas n’ont pas du tout la même manière de décrire les couleurs que les occidentaux. Une expérience a été réalisée afin de voir si le fait de ne pas avoir la même définition du code couleur pouvait affecter leur capacité à différencier des tons de couleurs qu’ils décrivent comme identiques.  Le résultat fut qu’ils mettaient beaucoup de temps à trouver le ton de couleur intrus. À l’inverse certains tons de verts difficiles à discerner pour nous, occidentaux, étaient évidents pour eux ! (Voir ici un résumé et une vidéo de BBC horizon sur le sujet).

Dans le même style, il est décrit que les Inuits possèderaient 17 descriptions de « blanc » différents. (voir ici)

Bien sûr ici nous ne parlons que du concept de la couleur et l’importance qu’à le langage dans la compréhension des nuances de ces couleurs. Mais n’est-ce pas vrai pour d’autres concepts ? N’est-ce pas le langage qui va définir la subtilité et les nuances de concepts ou d’idées ?

‘Influpsy’ : un mot manquant dans notre dictionnaire ?

Si le mot ‘Influpsy’ dont la définition serait :


« nom féminin invariable :

influence psychologique d’un objet, d’une pièce, d’une personne ou d’un environnement qui par ses stimulations sensorielles (olfactive, gustative, tactile/proprioceptive, auditive ou visuelle) réveille inconsciemment chez un individu ou un groupe d’individus un état émotionnel particulier.

On dira ‘influpsy positive’ si l’émotion réveillée se rapporte à la joie, surprise, satisfaction, l’apaisement… et ‘Influpsy négative’ si l’émotion réveillée se rapporte à une émotion de tristesse, colère, peur, haine… L’influpsy peut aussi déclencher la mise en route ou la création de processus cérébraux.

On ne devrait pas dire : « cet objet envoie des influpsy négatives » mais « je ressens des influpsy négatives de cet objet ». En effet c’est l’interprétation personnelle de ces stimulations qui font que l’influpsy est interprété comme il l’est.

L’effet placebo est un type d’influpsy spécifique à une thérapie et spécifique à une amélioration physiologique. On ne peut pas parler d’effet placebo d’une pièce ou qu’émane une personne. « 

n’existe pas, alors ce concept précis n’est pas connu du grand public. Le grand public ressentant une influence véritable de certains objets, de certaines pièces ou personnes et n’ayant pas forcément le bagage scientifique nécessaire pour expliquer ce changement émotionnel peut alors penser qu’il s’agit d’une force inexplicable, d’un ressenti, d’une intuition,  d’une énergie positive ou négative.


Si ce mot existait alors le grand public devrait d’abord éliminer toutes les influences psychologiques (en ayant au préalable compris ce concept dans son sens profond) avant de parler d’énergie positive ou négative et de l’existence d’un fluide invisible qui échappe à la raison.

On pourrait se demander si il restera alors de la place pour le mot ‘énergie’ dans le sens ésotérique/alternatif du terme.