Ostéopathie : une thérapie de première intention

L’Ostéopathie semblerait être une thérapie de première intention tant que les thérapeutes sont bien formés à pouvoir faire du diagnostic d’exclusion. Dans la grande majorité des formations c’est le cas car soit ce sont des médecins, soit des kinésithérapeutes, soit des exclusifs avec une formation de plus de 4200h. Ce n’est que depuis 2007 et en fait 2008 que certaines écoles ont formés des exclusifs en 2660h (tout de même) ce qui est un peu juste. Or il n’y a eu que 2 promotions de sorties avec ces écoles pour le moment (2011-2012) ainsi que quelques écoles qui se sont tentées à faire du bi-diplôme de type 3 ans +2 ans. Mais dans ces écoles bi-diplômante la très grande majorité des élèves reste pour faire 2 années supplémentaires. Même chez les élèves ayant suivi un cursus express il serait malhonnête de dire qu’ils sont incompétents.

Comme nous l’avons vu dans cet article ostéopathie une thérapie de première intention les implications positives sont nombreuses dont une économie importante pour la sécurité sociale, un risque très peu élevé pour les patients par rapport à la libre vente d’AINS qui tuerait près de 1000-2000 patients /an, le respect du libre choix thérapeutique du patient…

Alors que ne pas en faire une thérapie de première intention impliquerait de nombreux problèmes dont un coût exorbitant pour la sécurité sociale car il faudra à chaque nouveau patient faire un bilan complet, si les médecins ne jouent pas le jeux alors l’ensemble des ostéopathes feront faillites (sachant que très peu de médecin ont signé une autorisation de manipulation cervicale par ex.), cela impliquerait une responsabilité engagée du Dr référant pour un acte fait par l’ostéopathe et un non respect du libre choix thérapeutique du patient…

L’Ordre et la recherche

L’Ordre se doit d’être le garant d’une Ostéopathie basée sur la recherche et se doit de tenir un discours raisonné et responsable.

Il doit promouvoir la recherche en ostéopathie et encourager la recherche chez les ostéopathes en proposant des sujets ou des protocoles auxquels les ostéopathes pourraient participer.

Ces recherches permettront de développer des protocoles « prouvés efficaces » sur le mal de dos ou douleur d’épaule… et par la suite intégrer ces protocoles en milieu hospitalier et les comparer à des approches utilisées actuellement. Si ces protocoles font mieux alors pourquoi ne pas imaginer dans le futur des formations pour enseigner ce protocole en vue d’un remboursement par la sécurité sociale en cabinet privé d’ostéopathes pratiquant ces protocoles.

Ne vous inquiétez pas l’ostéopathie pratiquée de manière personnelle/empirique/originale sera toujours tolérée et encouragée, mais pour une intégration à la santé (hôpital par ex) des approches protocolaires sont nécessaires.

La cotisation à l’Ordre

Si près de 15 000 Ostéopathes s’enregistrent à l’Ordre alors une cotisation de près de 300-350€ serait intéressante. Un budget de 4,5 millions d’Euros donneraient les moyens à cet Ordre de se faire entendre et respecter.

Une partie des fonds de l’inscription à l’Ordre  (+/- 15% ou 600 000 €) devra être reversée vers des associations de recherches en Ostéopathie, ou l’Ordre lui-même devra commandité certaines recherches impliquant directement la sécurité du patient.

Une autre partie sera utilisée pour un magazine trimestriel par exemple pour informer les ostéopathes des nouvelles de l’Ordre, de décision de mis à pieds, les recherches pertinentes, petites annonces…


Quel avenir pour les associations socio-professionnelles ?

Il sembleraient que les associations socio-professionnelles voient d’un mauvais oeil l’arrivée d’un Ordre car cela serait synonyme de pertes importantes d’adhérents, et leur rôle deviendrait superflus.

Il en est tout autrement, en effet alors que l’Ordre s’active à faire une chasse aux sorcières parmi les ostéopathes (voir ci-dessus) les associations socio-professionnelles se doivent de défendre l’intérêt des ostéopathes et en leur offrant une aide juridique. Elles seront une sorte de contre pouvoir à l’Ordre. Ce rapport de force sain fera évoluer l’Ostéopathie vers une excellence. Il faudra favoriser la discussion et la communication entre les différents partis et éviter d’avoir recours à des procès incessants.

La nécessaire métamorphose du ROF

Le Registre des Ostéopathes de France est une association qui se veut être à caractère Ordinal. C’est lui qui a le plus à gagner ou le plus à perdre avec la création d’un Ordre en Ostéopathie. Si le ROF ne veut pas disparaître et veut faire évoluer l’ostéopathie en France il se doit de se métamorphoser en Ordre et de revoir en profondeur ses statuts pour pouvoir accueillir des ostéopathes de tout bord et se donner les moyens d’évoluer dramatiquement. Une gymnastique particulièrement difficile. Cette difficulté pourrait pousser le ROF à avoir un conflit d’intérêts à la naissance d’un tel Ordre.

Conclusion

Il est en dehors des compétences de l’admin tout le côté politico-juridico-ordinal, cet article est une entrevue de ce que pourrait être le paysage de l’Ostéopathie si demain un Ordre se créait. Cet Ordre impliquerait forcément une diminution drastique du nombre d’ostéopathes en France (près de 4000 ou +/- 20%) et se devra de limiter le nombre de formations et de diplômés annuellement.

Cet Ordre résoudrait bien des problèmes et même si il est légitime de ne pas aimer ce côté « père fouettard » de l’Ordre, la survie de notre passion, de notre profession en dépend.

Chers Collègues ostéopathes de tout bord, si vous aimez l’ostéopathie, que l’on accepte nos complémentarités et travaillons ensemble vers cette union ostéopathique historique.