Chapitre 4

Besoin d’une nouvelle théorie dans le champ crânien

Il devient difficile de savoir qui dit vrai de qui dit faux, difficile aussi de comprendre chaque nuance de chaque recherche. Les défenseurs de l’ostéopathie crânienne défendent-ils une noble cause ou dérivent-ils en plein délire collectif ? Devrait-on croire à la bienveillance et neutralité du corps médical ou sont-ils bloqué dans un scepticisme scientifique dogmatique ?

Une chose est sûre c’est qu’il y a trop de ‘si’ ou de ‘peut-être’ dans la théorie actuelle de l’ostéopathie crânienne pour que le thérapeute puisse exprimer une affirmation sans utiliser le conditionnel. Il y a la désagréable sensation du savon mouillée entre les mains concernant la théorie actuelle de l’ostéopathie crânienne.

En tant qu’ostéopathe ou thérapeute ayant recours à cette approche crânienne comment pouvons-nous déontologiquement pratiquer et expliquer à nos patients une approche que l’on sait controversée par son explication actuelle?

Comment pratiquer une approche si l’on a une mauvaise compréhension de la physiologie qui est derrière ? Comment devenir bon au bridge si vous ne connaissez pas bien les règles du jeu ?

Et si le postulat de départ était faux ?

Si une thérapie a réellement une efficacité particulière mais que les recherches ne tendent pas à prouver que ce soit le cas, il peut y avoir une explication très simple : le postulat de départ est erroné :

Si l’hypothèse de départ est fausse, alors toutes les recherches visant à prouver qu’il existe bien un phénomène vont être négatives ou peu concluantes car elles ne cherchent pas au bon endroit, elles ne cherchent pas le bon effet.

Jusqu’à récemment l’attitude des recherches en ostéopathie crânienne était de vouloir prouver l’existence d’un rythme crânien afin de vouloir valider les prédictions de Sutherland.

Mais le danger en faisant cela c’est que l’on induit un fort biais à toute recherche.

Car le but n’est pas de vouloir prouver que Sutherland avait raison mais de vouloir comprendre comment fonctionne l’ostéopathie crânienne et  de résoudre le mystère de ce rythme crânien que beaucoup de thérapeutes rapportent.

Et si nous prenions le problème à l’envers ?

Qu’est-ce que nous savons ou ne savons pas :

Nous ne sommes pas sûrs :

  1. Que les os du crâne possèdent une mobilité rythmique et inhérente.
  2. Que nous avons la capacité de pouvoir ressentir une telle microscopique mobilité crânienne
  3. Que l’ostéopathie crânienne soit une approche thérapeutique efficace

Nous sommes plutôt sûrs :

  1. Que les recherches sur les effets thérapeutiques de l’ostéopathie crânienne se basent de préférence sur la physiologie de la théorie actuelle.
  2. Qu’il existe une certaine plasticité crânienne palpable ou non
  3. Que de nombreux ostéopathes crâniens décrivent une mobilité crânienne et s’accordent à peu de chose près sur la description des mouvements des différents os du crâne.
  4. Que 2 ostéopathes ne vont pas sentir le même rythme chez un même patient
  5. Que les patients rapportent un certain bien-être, et un changement musculo-squelettique est souvent notable par le thérapeute après une telle approche.
  6. Que la tendance des thérapies alternatives est de vouloir montrer l’existence d’un nouveau phénomène physiologique avant d’envisager l’influence de phénomènes déjà connus.

Cher lecteur, si il existait une théorie pour expliquer l’ostéopathie crânienne, et qui serait en phase avec les points précédents, seriez-vous prêt à changer de point de vu et à accepter cette nouvelle explication  ?

Oseriez-vous toujours changer de point de vue si cette théorie montrait que les ostéopathes crâniens seraient en fait des victimes « bien heureuse » d’une illusion palpatoire et que depuis 80 ans ils décriraient un rythme et mouvement inhérent qui n’existe pas comme ils le pensaient ou même devrons nous dire qui « existait exactement comme ils le pensaient ! » (ndlr par « effet idéomoteur » et non pas issu du MRP)

En aucun cas cette nouvelle théorie n’infirme le fait qu’il y ait mobilité rythmique et inhérente des os du crâne.

Mais elle tend à prouver qu’un phénomène bien connu, flagrant et non enseigné dans les formations d’ostéopathie pourrait bien offrir une partie de l’explication du puzzle crânien.

Cette clef de l’explication de l’ostéopathie crânienne serait …