Chapitre 7 :

Analyse de la prise de la SSB

Cette prise est certainement l’une des prises emblématique de l’ostéopathie crânienne.

Le patient est sur le dos, et le thérapeute à sa tête. Ses 3 derniers doigts de chaque main s’entremêlent légèrement au niveau des dernières phalanges pour épouser l’occiput du patient. Ses paumes vont entourer chaque côté de la tête, l’index se positionne en arrière des oreilles et les pouces se poseront sur les tempes du patient en regard des grandes ailes du sphénoïde.

Il vous est fortement conseillé d’essayer les prises suivantes avec un crâne (en plastique) entre les mains afin de bien comprendre les subtilités proprioceptives décrites ci-dessous.

Analyse du mouvement de la SSB

 

Lors de « l’Extension crânienne »:

C’est l’inverse l’occiput fait l’équivalent d’une flexion sur l’atlas et le sphénoïde bascule en faisant une rotation postérieure.

On remarque ici l’inverse à savoir que la distance entre l’occiput et les grandes ailes du sphénoïde se rétrécit. (fig 18.2) Ce sera d’un intérêt plus tard.

 

Lors de la « Flexion crânienne » :

L’occiput fait en fait l’équivalent d’une extension sur l’atlas, et le sphénoïde plonge en avant provoquant ainsi une rotation antérieure de ses grandes ailes.

On remarquera alors que la distance entre les grandes ailes du sphénoïde et l’occiput se rallonge. (fig 18.1) Ce sera d’un intérêt plus tard.

 

 

 

Analyse du mouvement idéomoteur du thérapeute au contact de la SSB

Généralement les avant-bras sont en contact avec la table ce qui limite de nombreux mouvements et guide particulièrement le thérapeute. Les mains englobant la tête latéralement fait que si il y a respect d’une symétrie de mouvement le seul mouvement idéomoteur qui sera raisonnablement insidieux sera une alternance de flexion et d’extension de la boîte crânienne. Ce mouvement sera induit par une simple alternance d’adduction-supination (phase d’extension) et d’une abduction-pronation (phase de flexion crânienne) des poignets.

Un lent balancement antéro-postérieur du corps du thérapeute peut aussi rythmer ce mouvement idéomoteur.

Adduction-supination du poignet équivalant à une Extension de la SSB ?

Il vous est fortement conseillé d’essayer les prises suivantes avec un crâne (en plastique) entre les mains afin de bien comprendre les subtilités proprioceptives décrites ci-dessous.

Lorsque le thérapeute va faire une adduction de ses poignets alors les 3 derniers  doigts de chaque main vont revenir vers lui entrainant une « extension crânienne » de l’occiput. Le crâne du patient effectue alors une légère flexion mécanique dont l’axe de rotation se trouve probablement proche de l’articulation C0-C1.

Cette flexion mécanique ou rotation antérieure du crâne éloigne les grandes ailes du sphénoïde des pouces du thérapeute. Cela force les éminences thénars à se plaquer contre les pariétaux et referme légèrement la pince entre le I et le II  ce qui donne l’illusion d’une compression ou d’une diminution de la distance entre les grandes ailes du sphénoïde et de l’occiput. Cela donne faussement l’impression que les grandes ailes du sphénoïde font une rotation postérieure.

Si vous faites cet essai avec un crâne en plastique vous verrez que l’effet proprioceptif du mouvement idéomoteur pour recréer une extension crânienne est étrangement exactement le même que celui qui est décrit pour l’extension de la SSB à un ∆ près…

Abduction du poignet équivalant à une Flexion de la SSB ?

Il vous est fortement conseillé d’essayer les prises suivantes avec un crâne (en plastique) entre les mains afin de bien comprendre les subtilités proprioceptives décrites ci-dessous.

Lorsque l’ostéopathe va émettre l’effet idéomoteur antagoniste au précédent, ce mouvement va être facilité par le retour élastique des tissus du patient (notamment extenseurs des hautes cervicales, lgt nucal…) . Les 3 derniers doigts du thérapeute vont s’antérioriser avec l’abduction du poignet créant ainsi une légère extension cervicale dont l’axe de rotation serait proche de C0-C1.

L’éminence thénar va se décoller légèrement des pariétaux ce qui va libérer la pince entre le I et le II. Il va y avoir transfert de pression sur la partie distale de P2 donnant la sensation d’une pince entre P2 du I et les dernières phalanges du 4ème et 5ème doigt. Ce transfert de compression donne alors l’impression que les grandes ailes du sphénoïde plongent en avant et que les petites ailes se postériorisent en direction de l’occiput.

 

L’effet proprioceptif du mouvement idéomoteur pour recréer une flexion crânienne est ainsi étrangement similaire à celui qui est décrit pour la flexion de la SSB à un ∆ près…

Quelles sont les structures testées ?

Par ces mouvements que l’on vient juste de décrire, on teste la réponse de la tête du patient à une flexion et à une extension. L’articulation très proche anatomiquement de la SSB qui permet ce mouvement est l’articulation atlanto-occipitale. Si une flexion ou extension du crâne est induite, logiquement ce devrait être les structures les plus mobiles qui devraient bouger en premier. La main est aussi en contact privilégié avec les muscles temporalis.

Les différentes « lésions crâniennes » un peu plus complexes de la SSB ne seraient en fait que l’expression d’une hypertonicité des muscles s’insérant sur le crâne ou les hautes cervicales associé à des restrictions articulaires.

Lors d’un mouvement idéomoteur, le mouvement induit sera facilité vers le/les muscles hypertoniques, on va bien dans le sens de la lésion.

Ainsi sur une torsion gauche il faudrait suspecter un SCM droit hypertonique par exemple.

Sur une Flexion latéral, rotation droite les scalènes droits pourraient bien-être hypertonique.

Une lésion en extension crânienne pure pourrait très certainement impliquer des fléchisseurs (et profond) du cou et du crâne.

Une lésion verticale supérieure de la SSB pourrait être une flexion de l’occiput-Atlas associée à une translation postérieure de l’occiput sur l’atlas. En somme une « super flexion » de l’OA. Pourquoi ne pas soupçonner non plus un affaissement du plancher buccal.